Le 31 juillet 2025
Le commerce est la vitrine du projet pour la société de Biocoop, que les sociétaires font rayonner sur leur territoire via des actions dans ou avec les magasins. Autant de petites avancées vers un monde plus bio, plus beau.
Marie-Pierre Chavel, avec Anne Basset.
Quand en 1986 des consommateurs et producteurs créent Biocoop, ils ont déjà en tête de faire bouger la société en mettant en avant une bio saine plutôt qu'un modèle agricole nourri aux pesticides. Depuis, cadré par une charte et un cahier des charges, l'objectif s'est étoffé : le réseau aux 1 110 sociétaires* (gérants, salariés, agriculteurs, consommateurs) porte le projet d'une société bio, écologique et coopérative, revendiquant une agriculture paysanne de proximité, une alimentation exigeante et accessible, l'économie sociale et solidaire (ESS), la transition écologique.
Un programme concrétisé avant tout par les produits en magasin. 100% bio, ils sont à 87% d'origine française, issus de 2 700 fermes paysannes sociétaires de Biocoop, de 9 000 producteurs locaux ou de fabricants, principalement des petites ou moyennes entreprises. Plus de 35 % sont en vrac ou en emballage réutilisable, et près de 25 % sont labellisés commerce équitable.
Pour aller plus loin, les sociétaires organisent localement toutes sortes d'opérations : rencontres clients-producteurs, cours de cuisine, marchés, etc. Ils s'engagement également dans des initiatives avec des partenaires locaux via leur Maison locale coopérative (MLC). Une MLC réunit les sociétaires d'un territoire afin qu'ils mènent ensemble des projets visant, en définitive, à faire évoluer la société. Il y en a 38. En 2024, elles ont soutenu 46 projets sur quatre thèmes. Certains sont en cours de déploiement, d'autres sont terminés ou pérennisés. En voici quelques exemples.
En 2024, Biocoop a investi 6 millions d'euros (M€) dans des projets sociétaux.
Fraîcheur, lien social, biodiversité... Le foyer d'accueil et d'hébergement de Blain (Loire-Atlantique), où résident des adultes en situation de handicap, a fait appel à l'association MiniBigForest et à la MLC Loire-Atlantique pour revoir ses espaces extérieurs et pour un soutien financier. Le 6 février 2025, tout le monde s'est retrouvé pour planter une micro-forêt de 300 m² d'une vingtaine d'essences locales. Des arbres fruitiers ont également été mis en terre. "Le projet a été monté avec les résidents. Ils ont participé aux plantations, avec nous tous, y compris des salariés de Biocoop non sociétaires mais emballés par l'initiative", rapporte Nicolas Denis, gérant des magasins Biocoop Nantes Nord et République.
Dans l'est de la France, on raffole de la sauce aromatique d'une célèbre marque. Les Alsaciens, qui l'appellent "magui", l'utilisent sur presque tous les plats ! La MLC Est en a créé une version labellisée bio. En collaboration avec l'entreprise strasbourgeoise Hyca, spécialiste de boissons à base d'herbes aromatiques, ils ont élaboré une recette avec une plante dont l'odeur rappelle le magui. C'est la livèche. D'où le nom Livi. Après plusieurs tests, Livi arrive en ce moment dans les magasins Biocoop de la région. "Il répond vraiment à un besoin local, confirme Sylvie Bang, gérante du magasin Biocoop Le Temps des Saisons à Altkirch (Haut-Rhin). C'est une opportunité pour développer la culture de la livèche dans l'Est."
La MLC Auvergne a été contactée par Plan'Eat, un projet de recherche européen coordonné par l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) pour aller vers des systèmes et des environnements alimentaires plus sains et durables. À travers un "Voyage au supermarché", participatif et ludique, il analyse le comportement des enfants face à des produits et étudie ceux qui peuvent être changés. En février dernier, le supermarché, c'était le magasin Biocoop Riom Sud (Puy-de-Dôme) ! "Des élèves de CE et CM ont fait un jeu de piste dans les rayons où se trouvaient les réponses aux énigmes préparées en amont, raconte Jérôme Bafoil, le gérant. Beaucoup découvraient la bio, qu'ils ont trouvée super, étonnés par les provenances locales et les faibles teneurs en sucre."
Dans le Tarn, l'association Pétanielle et la Ferme de Vanessa Vialettes ont redécouvert une variété ancienne : le blé de Castelnau. L'artisan boulanger Terra Maïr le transforme en pains bio vendus par la vingtaine de magasins Biocoop de la MLC Toulouse. Le projet initial devenu pérenne permet de soutenir une agriculture locale durable et de "sensibiliser aux enjeux de la biodiversité du champ à l'assiette, explique Benoît Hournon, gérant des magasins Biocoop toulousains l'Oustal et Minimes. Nature ou aux graines de chia, ces pains ont leur amateurs qui apprécient leur goût singulier, leur saveur subtile de noix et qu'ils soient issus d'un blé local paysan".
*Tous les chiffres sont ceux de 2024.
Article extrait du n°136 de CULTURE BIO, le mag de Biocoop, distribué gratuitement dans les magasins du réseau, dans la limite des stocks disponibles.